Les jeux vidéo sont-ils un sport comme les autres? Axelle Lemaire, secrétaire d'Etat au numérique, a reçu jeudi un rapport parlementaire sur l'e-sport, nom donné à la pratique compétitive de jeux vidéo. Rédigé par le député Rudy Salles (UDI) et le sénateur Jérôme Durain (PS), il doit inspirer des amendements à la loi pour une République numérique, examinée au Sénat en avril. Le texte dispose en effet d'un article portant sur les compétitions de jeux vidéo. Le sujet avait été proposé par les internautes grâce à une plateforme de propositions ouverte à l'occasion de l'écriture de la loi. «C'est la mesure qui a été la plus populaire auprès des internautes, et de loin!» s'enthousiasme Axelle Lemaire. «Jusque-là, le sujet n'a jamais été touché par les parlementaires, et aussi incompris par les autorités en général.» En France, on estime à 4,5 millions le nombre de spectateurs occasionnels ou réguliers de compétitions de jeux vidéo, et 205 millions dans le monde.
Anticiper le phénomène
Entre six et sept articles supplémentaires devraient être proposés en avril, soutenus à la fois par le gouvernement et des sénateurs. La mesure phare du rapport est de créer un nouveau statut pour les compétitions de jeux vidéo: actuellement, elles sont considérées comme des loteries et donc illégales en théorie, bien que tolérées dans la pratique. Le gouvernement veut mieux réglementer la participation des mineurs à ces événements, en rendant obligatoire l'autorisation parentale. Axelle Lemaire souhaite aussi aligner les règles de diffusion des compétitions d'e-sport à la télévision sur celles des matchs sportifs. Cela permettrait aux chaînes d'échapper à l'interdiction de publicité dissimulée, qui les oblige à flouter les maillots des joueurs portant des sponsors, ou même à ne pas citer le nom du jeu auquel ils jouent.
Source: Le Figaro